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 en eaux troubles | aaron

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MessageSujet: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyDim 18 Juin - 18:40





Accrochage

Si vous voulez mon avis, y'a des baffes qui se perdent.

C'était jour de marché à Eastcliffs. Malgré les nuages bas sur la ville, la plupart des gens étaient de sortie, les quelques bistrots à proximité de la grand'place ne désemplissaient pas. Birdy s'épanouissait dans cette ambiance bon enfant. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire, malgré la mauvaise surprise qu'elle avait eue quelques jours plus tôt. Elle aurait pensé que mettre l'Atlantique entre Aaron et elle lui donnerait un semblant de paix, mais même ça, il refusait de le lui accorder.

Ce jour-là, elle sortait avec Matthias, et la soeur de ce dernier, marraine de sa fille, la gardait. Birdy aimait fréquenter Matthias, même si elle savait qu'il en voulait plus d'elle qu'elle ne pouvait lui donner.
Il la regardait comme si elle était une merveille, la touchait parfois avec une tendresse à laquelle il ne lui aurait plus resté qu'à se laisser aller et s'offrir, mais elle n'y parvenait pas.

C'était de la faute d'Aaron. C'était à cause de lui qu'elle avait un arrière-goût de trahison dans la bouche quand elle souriait à Matthias et qu'il lui répondait d'un air ébloui. Elle ne trahissait personne, pourtant !
Elle était tellement célibataire qu'elle ne savait plus ce que ça faisait d'embrasser quelqu'un. Elle avait reçu des avances plusieurs fois depuis qu'elle était de retour dans cette ville, y compris pendant sa grossesse, et elle mourait d'envie d'y succomber, en grande partie parce qu'elle avait les hormones en feu, mais elle n'arrivait pas à se laisser aller suffisamment pour en arriver là où elle voulait, c'est à dire dans un lit, contre un mur, dans une douche, sur une table, whatever, tant que la culotte brûlait par les deux bouts.

Autour d'eux, les gens discutaient discrètement de ce qu'ils voyaient. Pour eux, Matthias et Birdy, c'était le prochain couple-phare de la ville, ils étaient tellement adorables tous les deux. Il y eut même quelques soupirs envieux quand le jeune homme lui offrit un petit collier et le lui enfila tout en l'embrassant sur la joue, la faisant sourire et rosir de plaisir.

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Aaron Moore
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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyDim 18 Juin - 22:30

C'était toi. C'était nous.

Je me sens un peu stupide et inutile en ce moment. J'ai encore cette photo entre les doigts, qui commence à s'abîmer à force que je la transporte de ma poche à ma main en passant par mon porte feuille. Et puis une fois je me suis endormi en la gardant entre mes doigts trop serrés, ça n'a pas aidé. Elle est belle cette photo. Elle est plus que ça. J'ai fini par chialer -mais n'allez pas le répéter à qui que ce soit-. Parce qu'elle me manque Birdy. Que la voir aussi heureuse avec notre fille ça me rassure mais ça me fait mal aussi. Après tout ce qu'elle a déjà du traverser sans moi ces derniers mois, je pense vraiment qu'elle n'a plus besoin de moi. Mais j'ai quand même énormément de mal à me faire à cette idée. Parce que moi j'y arrive pas. Je sais plus avancer sans elle. Elle est ma plus belle et ma plus terrible histoire. La seule à avoir duré. La seule à avoir compté. Comment je dois faire sans ? Elle a trouvé. Moi pas.

Le peu de temps que j'ai réussi à dormir, ça a été dans un lit du motel miteux qui se trouve à l'entrée du village. J'ai trop pensé à tout ça pour pouvoir tout à fait trouver le sommeil. Sans compter que je ne fais vraiment rien d'autre que tourner en rond dans ma chambre. A me demander ce que je fous là et ce que je suis vraiment supposé faire. J'ai compris qu'elle comptait sur moi. Mais dans le fond, je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire. Je n'ai jamais connu ces trucs là moi. Je n'ai toujours vécu que pour moi même. Je n'ai jamais eus personne qui comptait sur moi. Qui attendait quelque chose de moi. Alors je suis paumé. Complètement. Je dois rester ici ou je dois repartir ? Est-ce qu'elle a décidé de s'installer ici pour de bon ? J'aimerais savoir et comprendre. Mais on ne peut pas dire qu'elle était très ouverte à la conversation.

Et c'est samedi matin. J'ai entendu parler du marché. Un truc que je ne fais jamais. C'est pour les vieux ça, non ? En plus, à Chicago, c'est pas un truc franchement à la mode. Mais j'en ai assez de tourner en rond. Même s'il ne fait pas super beau dehors, je me décide à sortir. J'ai les traits tirés, des cernes affolantes, les yeux rouges et c'est à peine si j'ai pris le temps de tailler ma barbe. Je fais peur. Je n'ai jamais eus une apparence aussi négligée et je déteste ça. Mais qu'importe ?

J'en suis là de mon désarrois et de mes sombres pensées, quand mon regard est interpellé par un couple. C'en est forcément un. Ils sont trop proches l'un de l'autre et trop 'tout sourire' pour être autre chose. Je reste figé comme un con, les bras ballants, le coeur qui s'emballe et les yeux rivés sur eux. Et j'entends. Les gens qui commentent à voix basse la beauté de cette fille, le physique avantageux de ce mec et le couple parfait qu'ils pourraient former. Ou forment déjà. Personne ne sait vraiment mais tout le monde commente. Et je suis là. Toujours là. A me demander quoi faire, quoi dire. Non. Birdy n'a pas besoin de moi.

En temps normal, j'aurais réagis au quart de tour. Tête baissée, j'aurais foncé pour cogner ce type qui tourne autour de ma copine. Mais Birdy ne l'est plus. Birdy ne veut plus. Et plus largement, je crois que Birdy me déteste vraiment. Pour ce que je suis. Ce mec trop impulsif qui fonce sans jamais se soucier des conséquences. Je suis trop ralenti de toute façon, pour avoir une réaction de ce genre. Ce n'est pourtant pas faute de sentir toutes mes résistances, s'effondrer. Balayées par les flammes d'une colère dont je suis le seul vrai responsable. Elle lui sourit et rougit. Le genre de rougissement qui veut tout dire. Qui montre un trouble évident. Je m'attends à la voir lui répondre par un baiser. De ceux qu'elle n'a plus offert qu'à moi pendant des mois. Je n'ai pas envie de voir ça. Et pourtant je reste planté là.
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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyLun 19 Juin - 20:06





Accrochage

Si vous voulez mon avis, y'a des baffes qui se perdent.

Des choses avaient changé depuis que Birdy était de retour à Eastcliffs.
Elle ne riait plus haut et clair comme avant, ses yeux ne brillaient plus du même éclat canaille, elle ne tentait plus de séduire. Aaron avait été le dernier à ce jeu-là. Depuis qu'elle était de retour, elle s'était totalement désintéressée de l'amour, qu'il dure un soir ou toujours, par crainte si elle y succombait de porter préjudice à sa fille.

Cela la gênait que Matthias tente toujours de se rapprocher d'elle. Elle ne frémissait à ses contacts que parce qu'elle était une assoiffée en plein désert, pas parce qu'elle le voulait lui. Et elle lutterait contre lui pour ne pas céder à ses avances. Même une nuit, ce serait une erreur. C'était un gentil garçon, mais là était le souci : un garçon, pas un homme. Rien, dans sa longue et mince silhouette, ne l'attirait, même pour une nuit. Et puis il était si enfantin, en amour. Il ne comprendrait pas qu'elle ne veuille de lui que pour apaiser le feu entre ses reins, il parlerait déjà mariage, mise en ménage. Céder serait stupide et ferait bien plus de mal qu'elle ne pouvait en réparer.

Elle s'écarta donc après le baiser, le remerciant d'un petit sourire, et continua ses emplettes. Elle avait besoin de légumes. Comme partout aux Royaumes-Unis, les légumes étaient aussi, voire plus chers que la viande, car les sols pierreux et fouettés par des vents glacés et violents ne se prêtaient guère à l'agriculture. Heureusement, à la campagne, ce coût avait tendance à baisser, surtout quand on voulait se fournir auprès des agriculteurs amis de la famille, et l'un d'eux tenait un stand tous les samedis, sans faute. Birdy lui acheta une grosse botte de carottes, quelques tomates, deux aubergines et d'autres petites choses nécessaires pour sa ratatouille provençale, une recette française dont elle raffolait, et pour faire les purées que Camille mangeait.

Le problème vint quand Matthias s'avança pour payer. Là, Birdy vit rouge, parce que c'était SA fille,
SA famille. C'était à elle de dépenser l'argent nécessaire pour faire vivre son foyer. Elle refusa une fois,
calmement, mais il insista. Là, elle leva le ton, faisant claquer sa voix comme un fouet. Il ne comprit pas l'avertissement, commençant lui aussi à s'énerver, affirmant qu'il pouvait bien faire ça pour elle et qu'elle devait apprendre à accepter qu'on lui donne un coup de main.

Il y avait une aubergine à portée de main. À qui voudrait l'entendre, Birdy prétendrait qu'elle ne savait pas du tout comment cette aubergine s'était retrouvée à éclater sur la tête de Matthias, l'aspergeant jusqu'à l'intérieur de sa chemise. Ceux qui les observaient éclatèrent de rire. Ils connaissaient suffisamment la volcanique petite Birdy pour se mettre d'accord sur le fait que le garçon l'avait bien cherché. Les yeux lançant encore des éclairs, elle se détourna pour payer, sans se soucier du jeune homme si furieux qu'il semblait vouloir lever la main sur elle.

S'il s'y essayait, il perdrait une main.

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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyLun 19 Juin - 21:13

C'était toi. C'était nous.

J'ai l'impression de pouvoir de nouveau respirer, quand Birdy semble soudainement se fermer à la présence de l'autre type. Qu'elle se braque tout à fait en dardant un regard plutôt noir sur lui. De là où je me trouve, je n'entends rien d'autre que les ragots soufflés par les bouches qui n'ont rien à voir avec la scène du couple lui même. Juste des passants qui se permettent divers commentaires. Ce qui a le don de me faire un peu plus rager. Ouais, c'est vrai qu'ils vont bien ensemble. Rien à voir avec Birdy et moi. Elle a l'air d'une adorable petite poupée qui ne ferait pas de mal à une mouche. Alors que moi j'ai une gueule de tueur quand même. Je râle tout le temps, je ne parle qu'en ronchonnant et je lance des regards noirs. Je ne suis pas doux pour un sou. Enfin si, ça m'est arrivé avec elle justement. De temps en temps.

Je l'entends finalement hausser le ton. Instinctivement, je commence à m'approcher. Je ne sais pas si c'est dans l'espoir d'entendre ce qu'elle dit ou si c'est par peur qu'il ne lui fasse du mal. Il pourrait lever la main sur elle. Il a la gueule du type qui ne sait pas affronter un mec mais qui peut tout à fait s'en prendre à une femme. C'est ça le truc aussi. J'ai l'air d'un connard violent. Mais je ne m'en prends jamais à plus faible que moi. Or, Birdy, avec son petit gabarit l'est assurément. Mais même comme ça, elle ne se laisse pas faire. C'est bien ma Bird ça. Qui réagit au quart de tour et éclate un légume sur la tronche du type qui a fait je ne sais trop quoi. Il est peut-être trop entreprenant ? Avec un peu de chance, ils ne sont vraiment pas un couple en fin de compte. Je commence à me rassurer sur ce point. Mais je vois bien que le mec se tend, poings serrés et mâchoires crispées. Ce qui ne me plaît vraiment pas, c'est le moins que je puisse dire.

Forcément, je me décide à intervenir. Avant qu'il n'ait eut le temps d'avoir un geste très regrettable.

Tu devrais peut-être dégager maintenant. Je gronde en faisant face au mec. Il me toise du regard. Je me redresse, sans détourner le mien de son visage. Et assez vite, il capitule. C'est ce que je disais. Faible. Qui ne peut s'en prendre qu'à plus faible.

Je suis toujours tendu et j'ai les mâchoires crispées, quand je repose les yeux sur Birdy.

C'était qui ça, ton mec ? Je ne peux m'empêcher d'éprouver une très douloureuse jalousie. C'est que ... Sans déconner ... Je suis venu jusqu'ici pour elle. Et elle m'a fait entendre que j'avais encore une chance.
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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyLun 19 Juin - 21:38





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Si vous voulez mon avis, y'a des baffes qui se perdent.

Birdy avait envie de frapper dans quelques chose. À défaut de se défouler sexuellement parlant, elle pouvait trouver autre chose, et la violence physique avait quelque chose de salvateur. Elle avait même songé à se mettre au krav-maga pour évacuer, mais les cicatrices de son accouchement n'avaient pas fini de se refermer et, en cas d'exercice physique trop intense, elle risquait la déchirure et l'hémorragie. Elle avait même besoin d'aide pour porter des cartons, bordel. C'était pas une vie.

Tu devrais peut-être dégager maintenant.

La voix d'Aaron l'emplit instantanément d'un mélange de stress et de soulagement. Matthias savait se montrer collant, mais il avait les couilles plates, et Aaron était plus grand et plus fort que lui. Il ne lui dit même pas au revoir en filant. Birdy aurait pu lui mettre encore plus la honte pour ce manque de civilité,
mais elle laissa passer, payant ses achats à l'agriculteur qui, pour le fou rire qu'elle lui avait offert, lui fit grâce de l'aubergine éclatée.

C'était qui ça, ton mec ?

En entendant ça, Birdy eut un petit rire, et cette fois, il trahissait un vrai amusement.

Mon dieu, Aaron, je croyais qu'on avait établi que j'avais bon goût en terme de mecs. Je ne sortirais jamais avec un type incapable de porter ses couilles autrement qu'en collier autour du cou. En plus il a mauvaise haleine.

Avec un petit soupir, elle fit signe à Aaron de la suivre et poursuivit ses courses. Il y avait un stand où on pouvait revendre ses livres ou en acheter d'occasion. Elle en avait apporté quelques-uns dont elle se sépara contre une petite quantité d'argent, dont elle se servit pour acquérir au nez et à la barbe du vendeur des éditions dont l'impression avait été arrêtée et qui valaient aujourd'hui quatre fois leur prix originel, pour une bouchée de pain.

Tu sais que c'est un peu mal placé d'être jaloux ? Je te rappelle que tu m'as trompée. Tu prétends le contraire, je sais, mais je n'ai aucune raison de te croire. Je t'en croyais incapable, mais que sait-on vraiment des gens ? Et puis, au fond, je comprends. Je sais bien que c'est rare, les amours qui durent pour toujours. Et je n'ai jamais été capable de retenir un mec près de moi.

Là, les vieilles blessures ressurgissaient. Birdy avait raconté ses premières relations à Aaron. Il y en avait eu quatre. Son premier copain l'avait quittée parce qu'à quinze ans, elle refusait de coucher avec lui.
Il l'avait accusée d'être frigide... Et d'être une salope. La cohérence, c'était pas trop ça. Pour les trois autres, ça avait été des histoires de tromperies. Elle avait pris deux d'entre eux sur le fait et pour le dernier, c'était carrément ses parents qui l'avaient surpris en train de fourrer sa langue dans la bouche d'une autre fille, et sa main dans sa culotte. Birdy avait été trompée plus qu'à son tour, et en la trompant lui aussi, Aaron n'avait fait que confirmer la piètre opinion qu'elle avait d'elle-même en terme d'amour et de sexe.

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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyLun 19 Juin - 21:54

C'était toi. C'était nous.

Je ne suis pas certain de bien saisir la raison de son rire bref mais qui a tout l'air d'être sincère. J'ignore si elle se fout de moi ou si elle est réellement amusée à ce point. J'ignore également si je dois prendre pour moi sa remarque avec son blabla sur les couilles portées en collier. Ouais, ça va. J'ai bien compris qu'elle n'avait plus une très haute opinion de moi.

Vous aviez pourtant l'air très proches. Pendant un moment en tout cas. Le temps qu'il y ait un drôle d'échange de baisers. C'est bien ce que j'ai vu. Une tendresse qui m'a noué la gorge, le coeur et l'estomac. J'étais à deux doigts de venir leur gerber dessus, tiens.

Je suis surpris par son geste. Elle m'invite à la suivre malgré tout. Ce que je fais sans me faire prier le moins du monde ! Maintenant, c'est nous qui passons pour un couple du coup. Bon, je ne suis pas certain qu'on nous prête beaucoup attention. Et dans le fond, personne ne doit s'imaginer que deux êtres aussi mal assortis, puissent être ensemble. Pas de cette façon là en tout cas. Mais qu'importe. Je me fous des qu'en-dira-t-on. C'est en tout cas ce dont je tente de me convaincre tandis que je la regarde poursuivre ses emplettes. J'ai dis la dernière fois qu'elle n'était pas plus responsable que moi et tout ça. Mais je dois bien admettre que juste de la voir faire son marché de la sorte, je doute un peu de mes propres dires. Elle fait tellement adulte tout à coup. Rien à voir avec la minette presque enfantine qu'elle était il y a de ça six mois.

Qu'est-ce qui te fais croire que je suis jaloux ? Je ronchonne bêtement pour la forme mais c'est quand même on ne peut plus évident, que je le suis. Je ne peux pas le nier. A moins d'être encore une fois un gros menteur.

Comme cette histoire de tromperie. J'ai inventé ça pour lui faire du mal. Au fond de moi, je devais désirer qu'elle me quitte. Je savais que j'avais besoin qu'elle le fasse, pour retomber sur terre et réaliser toute l'importance qu'elle avait prise dans ma vie. Je regrette. J'ai regretté mes mots aussitôt qu'ils ont quitté ma bouche.

C'est justement pour ça que j'ai prétendu t'avoir trompé. Parce que je savais que ça allait sérieusement t'atteindre. J'ai été con, je ne vais pas dire le contraire. Monstrueux, même. J'aurais été incapable de te tromper, même si je l'avais voulu Birdy. Sérieusement. Je ne sais pas ce que je peux dire pour la convaincre de ma sincérité. Mais je comprends sans mal qu'elle doute ! Sexuellement c'était le pied. J'avais aucune raison de faire ça. Parler amour est inconfortable pour moi. Parler sexe, c'est plus facile. Et y'a eut personne depuis que t'es partie. J'avoue d'une voix à peine audible, pas certain de vouloir qu'elle m'entende.
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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyLun 19 Juin - 22:40





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Si vous voulez mon avis, y'a des baffes qui se perdent.

Qu'est-ce qui te fais croire que je suis jaloux ?
Oh, je t'en prie. Même le chat errant du village s'en est rendu compte.

Elle poursuivit son chemin, vers un marchand qui vendait des herbes aromatiques. Elle n'avait plus de menthe dans son jardin, le chien de la famille avait retourné le plant. Sachant qu'il se trouvait à un mètre du sol, le comment était un vrai mystère, toujours était-il que Birdy avait besoin d'un nouveau pot pour le remplacer, et d'autres choses.

C'est justement pour ça que j'ai prétendu t'avoir trompé. Parce que je savais que ça allait sérieusement t'atteindre. J'aurais été incapable de te tromper, même si je l'avais voulu Birdy. Sérieusement. Sexuellement c'était le pied. J'avais aucune raison de faire ça. Et y'a eut personne depuis que t'es partie. J'avoue d'une voix à peine audible, pas certain de vouloir qu'elle m'entende.

Son visage se ferma mais, puisqu'elle était penchée vers les plantes qu'elle humait les unes après les autres, il ne le vit sans doute pas. Le thym la tentait, le basilic aussi. Elle n'en avait pas encore.

Si c'est vrai, et je ne te crois toujours pas, mes félicitations, c'est réussi. Je n'ai pas été capable de faire confiance une seule fois à un homme depuis ton coup en traître, y compris quand j'en avais tellement besoin que j'avais l'impression d'avoir le corps en feu à cause des hormones, et que le seul moyen de l'apaiser était de faire un tour au lit. Bien sûr, je ne parle même pas de la blessure émotionnelle, parce que j'ai même pas les mots pour la décrire.

Sa voix était amère, désabusée. Elle se connaissait. Les chances pour qu'elle évolue à nouveau émotionnellement après ça étaient infimes. Il l'avait condamnée à toujours douter d'elle, et de ceux qui diraient l'aimer. Elle supportait déjà mal la solitude après six mois, qu'est-ce que ce serait dans deux ans ? Dans dix ans ? Elle préférait ne pas y penser, parce que ça faisait mal.

Bref, que tu dises la vérité ou pas, cette fois tu as causé un problème au-delà de tout ce que je pourrais faire pour le résoudre. Bien joué.

Comme toujours, elle se reprit. Elle ne parla même pas du mépris qu'elle ressentait à son aveu d'abstinence. Tout d'abord parce qu'elle n'avait aucune raison de le croire, ensuite parce que tenir sa queue dans son pantalon pendant six mois ne faisait certainement pas de lui un héros. Avec un sourire pour le vendeur, elle paya les trois petits pots d'herbes aromatiques qu'elle lui avait achetés, et poursuivit sa route.

Elle commençait à être surchargée, tant et si bien que quand une décharge de douleur lui écrasa le bas-ventre, elle ne parvint pas à retenir son dernier achat, qui alla s'écraser au sol. Elle dut inspirer profondément plusieurs fois pour ne pas éclater en sanglots comme une enfant. Le visage fermé, elle s'agenouilla précautionneusement, une main sous son nombril, où la douleur avait baissé mais persistait,
et ramassa les petits pots en leur rendant la terre qui s'était répandue au sol. Ces éclats de douleur arrivaient souvent et étaient normaux, mais rien ne la faisait se sentir plus vulnérable que d'avoir l'impression qu'on passait l'un de ses ovaires au rouleau compresseur.

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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyLun 19 Juin - 23:00

C'était toi. C'était nous.

Heureusement qu'elle ne me regarde pas à cet instant très précis. Parce qu'une ébauche de sourire trahit l'amusement qui me prend moi même de court. Birdy et ses petites piques qui sont plus drôles qu'autre chose. Il est arrivé qu'elle me balance des atrocités en pleine dispute mais qu'au lieu de m'énerver davantage, je finisse par éclater de rire. Et ça a parfois suffit à mettre fin à des prises de tête inutiles. Ca et quelques étreintes presque trop violentes contre le premier mur venu ou sur le premier meuble qui se trouvait sur notre passage.

Assez maladroitement, je tente encore une fois de lui faire entendre raison en ce qui concerne cette aventure que je n'ai réellement pas eus contrairement à ce que j'ai pu prétendre. Je ne suis pas certain de comprendre tous les mots qui se veulent durs, qu'elle m'envoie en retour. Mais je comprends l'essentiel. A savoir, que je l'ai vraiment blessée. Et qu'elle ne peut encore que m'en vouloir pour ça aujourd'hui. Rien de plus normal je pense.

J'ai pas suffisamment réfléchis Birdy ! J'ai pas réalisé que tu partirais !

Je ne peux pas le lui reprocher ceci dit, vu ce que moi je lui ai fait subir. Mais il n'empêche que je n'avais réellement pas réalisé la portée de mes mots et de mes actes égoïstes. J'ai été un véritable gamin. Et bien sûr que je m'en veux et m'en voudrai certainement encore longtemps !

C'est pas ce que je voulais ! J'insiste encore, un peu ronchon. Parce que je ne sais vraiment plus quoi dire pour la convaincre. Je crois qu'il n'y a justement rien à dire. C'est fichu. Il faudra peut-être juste énormément de temps avant que ça ne change. Et qu'elle ne parvienne à retrouver un semblant de confiance en elle.

Je la suis sans un mot quand elle s'éloigne du petit stand, tête rentrée dans les épaules et mains enfoncées dans les poches. Je n'ai plus de mot.

Je me fige quand elle fait tomber l'un de ses pots et se baisse en portant une main à son ventre. Je fronce les sourcils et réagis enfin pour venir m'agenouiller à côté d'elle.

Je vais t'aider. Parce que soudainement, je la sens fragile. Loin de ses mots durs. Loin de la froideur glaçante dont elle a fait preuve dès qu'elle a ouvert sa porte pour me trouver devant elle. Qu'est-ce qui ne va pas ? J'ose lui demander en posant brièvement mon regard sur son ventre. Je ne suis pas assez crétin pour ne pas rapidement conclure qu'elle souffre et que c'est peut-être du à sa récente grossesse.
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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyLun 19 Juin - 23:39





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Si vous voulez mon avis, y'a des baffes qui se perdent.

Le gynécologue qui suivait Birdy - et elle devait se taper la grande ville la plus proche pour aller le voir, comme si c'était déjà pas suffisamment désagréable - ne s'inquiétait pas pour ces douleurs qui la foudroyaient sur place une fois par jour. Il se contentait de lui répéter de bien respirer quand ça arrivait. Bien respirer ? Elle lui aurait volontiers collé son poing dans les couilles en lui suggérant de bien respirer. Si seulement elle avait pu en changer ! Mais on était dans le trou paumé d'un trou paumé.

Je vais t'aider.

Pour cette fois, elle le laissa faire, parce qu'elle avait mal et qu'elle fatiguait. Et puis, ce n'était pas humain, de porter autant de paquets avec deux mains. Elle prit le temps de lutter contre la douleur,
pour la faire reculer là où elle pouvait l'oublier.

Qu'est-ce qui ne va pas ?
J'ai juste mal. Ca va passer, j'ai l'habitude.

Elle se releva lentement, serrant les livres contre son ventre comme pour le protéger. C'était juste une décharge plus longue que d'habitude. Assez pour qu'elle ait un léger vertige, mais elle avait déjà vécu ça et tentait de se convaincre que ça allait s'arrêter. De toute façon, ça diminuait déjà.

Je t'ai dit que j'ai eu un accouchement difficile. Je m'en suis pas encore remise, voilà tout. Déjà pour une femme normale, c'est compliqué, alors moi je suis partie pour un long moment. On ne sait même pas si je pourrai avoir d'autres enfants un jour.

Il lui restait une dernière chose à acheter. Il y avait un fleuriste, un peu à part du reste des stands. Elle s'y arrêta, et fixa un instant son regard sur les lys. Blancs, roses et rouges, c'était ceux-là qu'Aaron lui avait offerts, une fois. Amour pur, tendresse, passion. Elle connaissait le langage des fleurs. Mais elle savait aujourd'hui qu'il avait été creux dans le cas de son ancien amant. Il avait sans doute regardé sur internet pour ces fleurs. Elle secoua la tête et prit une composition, qu'elle paya.

L'anniversaire de ma mère est demain, alors...

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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyLun 19 Juin - 23:56

C'était toi. C'était nous.

Je suis quand même bien soulagé du fait qu'elle ne me repousse pas quand je me décide à l'aider. Jusque là j'ai pris sur moi pour ne rien en faire, de peur qu'elle ne m'éjecte purement et simplement. Mais maintenant qu'on a la preuve tous les deux qu'elle ne peut pas porter tout ça sans craindre une catastrophe, je doute qu'elle puisse encore rechigner ! Alors elle ne dit effectivement rien et me laisse faire. Au moins, je me sens un peu utile là !

Je tente un peu maladroitement de savoir ce qui cloche. Sa réponse est assez froide et distante. Mais je m'estime heureux, déjà, qu'elle m'ait répondu. Je me contente d'un hochement de la tête, qu'elle ne voit de toute façon pas. Je garde en mains une bonne partie de ses achats et la laisse ne conserver que ses livres qu'elle presse contre son ventre. Je me crispe quand elle me fait part de son accouchement difficile. En effet, elle me l'a déjà dit. Mais elle m'a filé tellement d'informations en même temps, que je suis passé outre certains. Je n'avais donc pas du tout réalisé que c'était à ce point. Sur le coup, ça ne semblait qu'être une info parmi tant d'autres.

J'avais pas réalisé que c'était à ce point.

Et c'est con sans doute ... Mais d'apprendre qu'elle ne pourra peut-être jamais plus avoir d'enfant, ça me fait quelque chose. Ce n'est pas comme si nous envisagions de fonder une famille ensemble tous les deux. Mais que sait-on des envies que l'on aura dans dix ou quinze ans ?

Je continue de la suivre, sans même faire attention à l'endroit où elle se rend. Et ne réalise que lorsqu'elle s'arrête, que nous sommes devant les fleurs. Et que son regard s'attarde sur les lys. Les mêmes que celles que lui ai offerte. Une seule fois. Après une insoutenable et interminable dispute. Elle m'a fait la gueule pendant des jours. Et je pense que c'est la seule fois où j'ai eus le courage de lui demander pardon. Au point de lui offrir des fleurs. Si j'étais un mec un tant soit peu romantique et bien en phase avec l'idée de la courtiser, je lui en offrirais encore aujourd'hui. J'attendrais qu'elle s'éloigne, je lui demanderais de m'attendre deux petites minutes et je reviendrais par ici pour acheter ça. Mais j'en suis incapable. J'ai trop peur qu'elle ne me repousse. Ca m'empêche d'avancer.

Comment va-t-elle ? Ca m'intéresse vraiment.

Je n'ai jamais rencontré sa famille puisque nous étions aux Etats-Unis et eux ici. Mais c'est grâce à sa mère si j'ai pu retrouver Birdy. Ce qu'elle ignore sans doute encore.
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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyMar 20 Juin - 18:28





Accrochage

Si vous voulez mon avis, y'a des baffes qui se perdent.


J'avais pas réalisé que c'était à ce point.

Un haussement d'épaules. Les hommes qui comprenaient à quel point l'accouchement était éprouvant, à plus forte raison quand il y avait des complications, étaient très rares. La plupart d'entre eux prenaient ça pour une espèce de promenade de santé pendant laquelle un gosse de la taille d'une pastèque trouvait fortuitement le chemin pour sortir d'un trou qui avait déjà à la base du mal à se dilater de plus de quelques centimètres. Quant aux violences obstétricales, qui étaient légion, même pas la peine de leur en parler : ils trouvaient toujours le moyen de minimiser. Attends, t'as été attachée en croix sur une table d'accouchement pendant qu'on tentait d'arracher ton bébé de ton utérus pour accélérer les choses ? Mais relativise meuf, y'a pire ailleurs. C'était comme ça que Matthias avait réagi quand elle lui en avait parlé, en tout cas. Un plaisir.

Birdy avait choisi un petit truc simple et joli pour sa mère. C'était compliqué d'offrir quelque chose à quelqu'un qui pouvait virtuellement tout se payer. Les anniversaires des parents de la jeune femme étaient, à ses yeux, des épreuves plus complexes et plus désagréables que l'escalade de l'Everest. D'ailleurs, sa mère n'était jamais vraiment satisfaite de ce qu'elle recevait si ce n'était pas absolument extraordinaire, mais Birdy préférait, plutôt que de se casser la tête comme ça, mettre de l'argent de côté pour Camille.

Comment va-t-elle ?

Nouveau haussement d'épaules. Les rapports entre la mère et la fille n'étaient pas vraiment cordiaux. Bien sûr, elle l'avait accueillie quand Birdy était revenue enceinte jusqu'aux yeux, et acceptait qu'elle reste sous son toit avec Camille, mais c'était le père qui l'avait véritablement soutenue. Lui ne l'avait pas traitée d'irresponsable - elle avait pris cette foutue pilule du lendemain ! - et n'avait pas dévalorisé son choix de s'éloigner d'Aaron. Même en sachant ce qu'il avait fait, la mère de Birdy préférait voir sa fille malheureuse en ménage qu'être la grand-mère d'un bâtard.

Comme d'hab'. On n'est même pas sûrs qu'elle va rentrer de Londres pour son anniversaire. Mais bon,
on a l'habitude.


La jeune femme poursuivit sa route, sans pouvoir cacher la gêne physique qui l'empêchait de retrouver sa démarche féline habituelle. Elle traîna son corps comme un boulet jusqu'à un stand qui servait des fish'n'chips pour pas cher, et en commanda deux, avec pour elle une généreuse - très généreuse - portion de mayonnaise. Quoi ? Elle pissait au cul de ceux qui lui feraient des remarques sur le fait qu'elle avait un peu grossi. Elle avait été ENCEINTE merde. Et puis de toute façon c'était son corps, pas celui de Jean-Mi-Bite-Molle.

Tu prends quoi ? Je t'invite. Tu portes mes courses, alors j'peux bien remplir ton ventre.

Elle le laissa commander pour lui, paya leurs plats et marcha jusqu'à un banc vide à l'abri du vent. Elle s'assit avec un lourd soupir de soulagement. Elle avait hâte de retrouver sa force. Bien sûr, elle avait été un puceron par rapport à Aaron, mais elle avait quand même de la force. Un peu. Et l'avoir perdue l'obligeait à se sentir vulnérable, un sentiment que les mères avaient tendance à haïr. Comment pourrait-elle défendre son bébé contre tous les dangers si elle était faible ?

Enfin... Bon appétit.

Elle commença à manger, lentement, pour bien sentir le goût de chaque bouchée. Elle mourait de faim. C'était bon, gras, salé, tout ce qu'il lui fallait pour se sentir à nouveau à l'aise.

Alors comme ça... Tu es jaloux de Matthias ?

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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyMar 20 Juin - 19:04

C'était toi. C'était nous.

Je n'y connais rien du tout en accouchement moi. Même en grossesse. Et même -et surtout en fait- en gosse ! Ce n'est pas franchement mon truc. Je ne voulais pas de môme à la base. J'ai toujours su que je n'étais pas fais pour être père. Mais maintenant que c'est fait, c'est fait. Je n'ai plus la moindre envie de faire marche arrière. Je veux de notre enfant désormais. J'ai foiré, je sais. Mais je me sais capable de changer. Du moins, d'évoluer positivement. Il le faut si je ne veux pas perdre celle que j'aime et notre fille en même temps. Et même si je ne sais pas le montrer, eh bien c'est un fait que je ne le désire pas du tout. Je veux les récupérer. Mais je ne sais pas encore comment m'y prendre. Je n'ai jamais eus à faire ce genre de truc. Je ne m'étais jamais attaché à qui que ce soit avant Birdy.

Je l'interroge sur sa mère et je ne sais pas trop comment prendre sa réponse. Je ne connais pas très bien sa relation avec sa famille puisque je ne les ais jamais rencontrés. A Chicago, c'était juste elle et moi. Parce que de mon côté, je ne considère pas que j'ai une famille. Je ne les vois plus depuis longtemps. Birdy était tout ce que j'avais. Et maintenant, niveau famille, je l'ai elle et j'ai un enfant. Enfin, j'aurais. Dans un futur proche, j'ai besoin d'y croire.

Je continue de l'observer quand elle marche. Pour constater qu'elle est gênée par quelque chose. Sans doute encore la douleur qui ne veut pas la quitter.

Ton médecin sait que tu as mal ? Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter un peu. Et pas uniquement parce que je me sens quelque peu responsable de tout ça. Je veux dire ... Je n'étais pas là quand il le fallait. Je me sens donc d'autant plus con et monstrueux. Ce qu'elle n'a pas manqué de me faire remarquer la dernière fois.

Je ne me fais pas prier pour accepter l'invitation et passe ma commande. Je ne suis pas de ceux qui pensent que le mec doit constamment inviter la nana et tout ça. Mais si je le devais, je le ferais. Je ne suis pas égoïste non plus. On rejoint ensemble un banc sur lequel on s'installe pour entamer notre repas improvisé. Je n'ai pas particulièrement faim. Mais le fait de partager un moment aussi simple en sa compagnie, ça me fait quelque chose.

Bon appétit.

J'ai un petit sourire quand je lui lance un bref coup d'oeil. Qui me permet de constater qu'elle mange toujours de la même façon. Elle prend son temps de déguster chaque bouchée. Elle a toujours fait ça. Et j'ai toujours trouvé ça terriblement sexy. Je fais un drôle de lien entre le sexe et la bouffe. Pour moi, une femme qui aime manger aime aussi ... Bref, vous voyez. C'est une question de passion je crois. Birdy est passionnée. Il suffit de voir la façon qu'elle a de s'enflammer quand elle s'énerve pour le comprendre !

hm ... Je grogne à sa question et me détourne pour de bon. Faisant mine de me concentrer un moment sur ma bouffe. C'est qu'tu m'as fais comprendre que j'avais encore une chance. Je marmonne un peu gêné. Parce que j'avoue tout haut, que j'ai l'intention de la saisir cette chance. Je ne sais juste pas encore de quelle façon. Et j'ai cru ... Enfin tu vois ... Je ne suis pas doué, c'est un fait. Et tout le monde parlait de vous ...
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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyMer 21 Juin - 17:35





Accrochage

Si vous voulez mon avis, y'a des baffes qui se perdent.

La nourriture lui faisait un bien fou. Elle savait bien, Birdy, que très vite, satisfaite par la sensation de son estomac plein, elle se ferait plus câline, plus tendre, et qu'il lui faudrait partir avant ça. Coucher avec Aaron après avoir mangé, ce serait presque comme coucher avec lui en étant bourrée : elle ne le voudrait pas, mais ses instincts primaux lui pousseraient. Après tout, le sexe était un besoin primal chez la plupart des animaux. Malgré ses grands airs, l'humain ne valait guère mieux.

C'est qu'tu m'as fais comprendre que j'avais encore une chance. Et j'ai cru ... Enfin tu vois ... Et tout le monde parlait de vous ...

C'était presque touchant, cette maladresse, si bien que Birdy décida de ne pas le torturer davantage -  parce que pour le coup ça avait vraiment l'air d'être une torture pour lui. Birdy n'aimait pas trop ça,  le fait qu'il ne sache pas parler de ses sentiments. Bon sang, ça n'avait rien de sorcier... Juste un « Je t'aime » plus souvent que quand elle le faisait jouir, une caresse, un sourire, un compliment. Birdy estimait le mériter. C'était d'ailleurs l'un des sujets de leurs disputes. À chaque fois, il promettait de faire des efforts, et il en faisait... Pendant quelques semaines. Après ça, il redevenait aussi renfermé et grognon qu'un ours à qui on volait son miel.

Normal. La petite Birdy qui revient au patelin après plusieurs années d'absence, enceinte jusqu'aux yeux, accouche et fréquente le gars sympa que tout le monde connaît, ça alimente le panier à ragots du village. Ça, ça ne m'avait pas manqué... Et le défilé de gens que je ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam qui ont tous insisté pour venir me voir, certains avant l'accouchement, d'autres après, sans en avoir rien à foutre du fait que je préférais me reposer... J'aurais préféré m'en passer aussi.

Les seuls bons moments que Birdy avait eus pendant sa grossesse, elle les avait passés seule ou avec son père. Même chose après la naissance : elle avait appris que certains villageois avaient lancé des paris sur le nom de l'enfant et l'identité de ses parrain et marraine. C'était... Tellement bas et ridicule !

Enfin... Je vais devoir rentrer. Il fait orageux et ça risque d'abîmer les légumes. Tu pourrais appeler un taxi ? Mon portable est déchargé.

Pour une geek, de fait, elle n'avait pas souvent un téléphone chargé. Sa tablette, sa liseuse et 3DS, par contre, ne connaissaient jamais ce souci. C'était juste son téléphone, elle oubliait tout le temps, c'était ridicule, à peu près autant que de manger un fish'n'chips avec le père de son enfant, qu'elle était censée ne plus pouvoir encadrer, sous le nez des pires conspirateurs et autres fomenteurs de rumeurs que le monde ait jamais portés.

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MessageSujet: Re: en eaux troubles | aaron   en eaux troubles | aaron EmptyMer 21 Juin - 18:41

C'était toi. C'était nous.

Ca n'a vraiment pas l'air de la déranger du tout, qu'on l'imagine en couple avec ce stupide gringalet blond. Au contraire. Elle pourrait presque avoir l'air fière de ça ! Ou c'est moi qui me fais un film parce que je suis effectivement très jaloux. Ce qui n'est pas dans mes habitudes. Voilà qui me ronge sévèrement !

C'est le problème des petits villages ... Je marmonne tout bas, en laissant errer mon regard du côté des passants.

Et c'est ainsi que je constate qu'on a quand même le droit à une attention toute particulière. Curiosité maladive de la part des uns et des autres. Que je ne saisis pas et qui m'agace plus qu'elle ne me met mal à l'aise. Je n'aime pas franchement qu'on parle de moi. J'ai envie de tous les cogner tiens.

Je pose les yeux sur elle quand elle reprend la parole pour mentionner l'orage qu'elle voit arriver.

J'peux te déposer. J'ai encore ma voiture de location.

Ce serait idiot de faire appel à un taxi du coup. D'autant plus qu'elle ne "vit" pas si loin que ça du centre du village.

Je te raccompagne juste. J'insiste, pour qu'elle ne s'imagine pas que je vais l'emmerder à insister pour entrer parler quelques minutes de plus et tout ça. Dans l'immédiat, ce qui me chatouille la langue, c'est l'envie de lui demander comment s'appelle notre fille. Elle semble toujours autant refuser de m'informer à son sujet et ça aussi, c'est pas mal frustrant. Je suis évidemment curieux. Et j'attends toujours d'avoir le droit de la voir. Ce qui ne semble pas encore être gagné.
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